Une commune sans racisme, où chaque personne compte
Dans la Région de Bruxelles-Capitale, deux tiers de la population est issue de l’immigration. Ces travailleurs issus de l'immigration connaissent une double inégalité : comme fils d’ouvriers et comme fils d’immigrés. Il y a l’exploitation et l’inégalité sociale commune. Et puis ils subissent en plus la discrimination et inégalité des droits, la surreprésentation dans les emplois précaires, l’absence de possibilités de promotion... Cela se passe sur le marché locatif, dans l’enseignement ou encore, dans l’espace public dans le rapport avec la police. Le risque de vivre dans la pauvreté, d’être au chômage, de vivre dans un logement insalubre ou d’avoir un plus faible niveau de scolarité est beaucoup plus grand lorsque vous n’avez pas la “bonne” couleur de peau ou quand votre nom suggère une origine étrangère. Le racisme est une triste réalité.Cette super-diversité devrait représenter un atout majeur, pour autant que nous parvenions à offrir à tous et toutes des droits et des chances égaux, garantissant ainsi que la solidarité l’emporte sur la concurrence. La diversité est une grande richesse. Tous ensemble on est plus fort et ce qui nous unit nous rend plus forts Avec le PTB, nous voulons éliminer la concurrence entre les personnes en difficulté. Nous offrons suffisamment d’emplois, d’infrastructures et un enseignement à la mesure de tous les enfants, quelle que soit leur origine ou leur origine sociale. Nous nous attaquons au racisme et aux discriminations.
Ce que nous voulons
Un. Une commune où tout le monde compte
- Nous prenons des mesures sociales suffisantes (CPAS, logement social, emploi public, enseignement de qualité, maisons médicales avec des soins gratuits, etc.) afin de stopper la concurrence entre les travailleurs.
- Nous développons des projets capables d’en finir avec le décrochage scolaire pour que l’avenir de chaque jeune compte (remédiation, plus d’encadrement et de soutien dans les écoles, ... voir chapitre enseignement du programme).
- Nous lançons des campagnes de sensibilisation qui renvoient une image positive de l’immigration. La communication officielle et celle dans l’espace public doivent refléter notre diversité dans sa réalité.
- Nous voulons décoloniser l’espace public et rendre justice à l’Histoire de l’immigration au sein des programmes scolaires.
- Nous créons des maisons de quartier qui développent la rencontre autour de projets interculturels et réellement populaires. Nous y organisons des assemblées de quartier pour décider ensemble de projets. Nous renforcerons les moyens en personnel de ces maisons de quartier.
- Nous développons dans les logements publics des projets interculturels et intergénérationnels.
- Nous multiplions les activités pour les enfants et les jeunes dans l’espace public. Comme nous l’avons fait à Borgerhout, nous voulons former des jeunes responsables pour encadrer leurs activités dans leur quartier et prévenir les conflits grâce au dialogue et à la confiance.
- Nous continuons d’encourager un maximum la population à participer au débat démocratique. Notamment en encourageant les non-Belges ayant le droit de vote à s’inscrire en tant qu’électeurs pour les élections. Nous soutenons également les initiatives citoyennes comme 1Bru1Vote : nous voulons engager la commune à œuvrer pour le droit de vote des étrangers aux élections régionales.
Deux. Un plan d’action de « tolérance zéro » contre le racisme et les discriminations.
- Nous voulons lancer un plan d’action communal contre le racisme et les discriminations, avec des objectifs concrets et une évaluation annuelle par des acteurs de la société civile.
- Nous voulons que la commune organise le « testing anti-discrimination », particulièrement sur le marché du logement et de l’emploi. Si la commune ne peut pas sanctionner elle-même, elle doit porter plainte et systématiquement faire appel aux services régionaux compétents.
- Nous voulons que chaque maison de quartier devienne une antenne où les citoyens peuvent porter plainte et alerter les services communaux de l’égalité. Les formalités administratives doivent être simplifiées et l’anonymat doit être garanti.
- Nous voulons appliquer une politique de « tolérance zéro » contre le racisme et les discriminations au sein de la police. Tout acte ou propos qu’il soit raciste ou discriminatoire doit être sanctionné. Des pratiques discriminatoires comme le « profilage ethnique » dont use la police doivent être abolies. Les policiers lanceurs d’alerte doivent être protégés (voir chapitre “sécurité”)
- Nous voulons appliquer cette « tolérance zéro » aussi dans les services publics et administratifs. Cela vaut également pour les responsables politiques.
- Nous voulons que le personnel communal et de police soit formé et sensibilisé de manière intensive au respect de la diversité et à l’interculturalité.
- Nous voulons que la commune montre l’exemple : son personnel doit refléter la diversité qui existe dans la population. Des quotas d’embauche doivent être fixés et doivent également concerner les postes à responsabilité.
- Nous voulons aussi que la commune rejoigne ECCAR, la coalition internationale des villes contre le racisme. Il s’agit d’une initiative créée par l’Unesco afin d’échanger les bonnes expériences politiques de lutte contre le racisme et les discriminations.
Trois. Lutter contre le racisme structurel au sein des zones de polices
- Nous mettons en place une politique de zéro-tolérance pour des faits avérés de racisme dans la police et de la part de la police. Nous mettons en place des sanctions sérieuses, efficaces et rapides envers ceux qui ne respectent pas les règles ni la loi.
- Stop au phénomène du profilage socio-ethnique. Les gens doivent être contrôlés s’ils font quelque chose de suspect et non pas sur base de leur apparence. Il est inacceptable qu’une partie de notre jeunesse subisse régulièrement des contrôles pour « délit de sale gueule ». Nous défendons l’obligation pour la police de fournir un récépissé de contrôle.
- Nous devons protéger les policiers qui osent dénoncer les abus, harcèlements, comportements racistes envers des collègues et la population. Nous mettons en place une “ligne verte” pour protéger les lanceurs d’alerte. Il faut garantir qu’ils ne soient pas menacés, mutés, rétrogradés, etc.
- Contre l’impunité, nous ouvrons une enquête externe en cas de problèmes graves. Nous soutenons la constitution d’un organe indépendant avec implication de la population qui contrôle la police.
- Pour une police représentative, nous engagerons davantage de policiers qui connaissent bien les zones où ils travaillent. Nous diversifions la police afin qu’elle reflète la population bruxelloise, avec des objectifs chiffrés et des actions positives
- Nous rendons obligatoire un cycle de formation continue pour sensibiliser sur la diversité, l’antiracisme et la lutte contre les discriminations.
- Nous organisons des rencontres régulières entre les policiers et les jeunes, dans les zones où ces policiers patrouillent, et des visites guidées approfondies du quartier avec des gens du terrain.
Quatre. Impliquer activement les différentes communautés
- La liberté de religion et de culte consacrée dans la loi doit être effective.
- L’interdiction du port du voile sur le lieu de travail comme dans l’enseignement doit être levée, d’autant plus que dans les faits, elle ne vise principalement que les femmes musulmanes. Cette interdiction est injuste et constitue un frein à l’insertion professionnelle et à l’émancipation sociale.
- Nous défendons une politique interculturelle active et égalitaire, avec des endroits adaptés prévus pour les différentes fêtes traditionnelles ou religieuses dans l’espace public.
- Nous voulons organiser le dialogue entre toutes les communautés, nous voulons les impliquer au niveau organisationnel et nous appuyer un maximum sur les personnes qui bâtissent des ponts entre les cultures.
- Nous nous opposons à l’instrumentalisation de la question du bien-être animal dans l’objectif de stigmatiser certaines parties de la population en interdisant l'abattage rituel.